« Au commencement Dieu »
« Balaram Bose demanda un jour à Shrî Râmakrishna : « Seigneur, Dieu existe-t-Il vraiment ?
– C'est certain, répondit le Maître.
– N'importe qui peut Le réaliser ?
– Oui, Il Se révèle à l'adorateur qui Le considère comme plus proche et plus cher que tout autre être. Si une prière isolée que vous Lui adressez reste sans réponse, il ne faut pas en conclure qu'Il n'existe pas.
– Mais pourquoi ne puis-je pas Le voir alors que je Le prie si souvent ?
– Le considérez-vous vraiment comme aussi cher à votre cœur que vos propres enfants ?
– Non, Bhagavân répondit Balaram, après un instant de réflexion. Mon amour pour Lui n'a jamais été aussi fort.
– Priez Dieu, en pensant qu'Il vous est plus cher que vous-même. En vérité, je vous le dis, Il est très attaché à Ses adorateurs. Il ne peut pas ne pas Se révéler à eux. Il vient vers nous avant même que nous Le cherchions. Nul n'est plus affectueux et plus intime que Dieu. » (Shrî Râmakrishna 917)
Observons la sincérité et l’honnêteté de son interlocuteur, ainsi que cette question cruciale : « N’importe qui peut Le réaliser ? » Observons la réponse clef que le Seigneur donne au travers de Shrî Râmakrishna : « Oui, Il Se révèle à l’adorateur qui Le considère comme plus proche et plus cher que tout autre être. »
Observons à présent l’amour que nous portons à Dieu. Dépasse-t-il l’amour que nous nous portons ? Dépasse-t-il celui que nous avons pour les choses de ce monde ?
« Ses adorateurs » sont ceux qui luttent avec courage et fermeté pour mettre en pratique le premier commandement de la Loi.
« Dieu est mon Seigneur et le vôtre. Adorez-le c'est la voie droite. » (Coran 19:37)
« Adorez Dieu et ne lui associez rien dans son culte. » (Coran 4 : 40)
Dieu | 39 | 31 | 70 |
« 28 Et s'avança un des scribes qui les avait entendus discuter ; sachant qu'il leur avait bien répondu, il l'interrogea : « Quel est le premier de tous les commandements ? » 29 Jésus répondit : « Le premier, c'est : écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur, 30 tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée et de toute ta force. 31 Le second est celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. » 32 Et le scribe lui dit : « Bien ! Maître, c'est en toute vérité que tu l'as dit : Il est l'Unique et il n'y en a pas d'autre que Lui ; 33 et l'aimer de tout cœur, et de toute intelligence et de toute force, et aimer le prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et sacrifices. 34 Et Jésus, voyant qu'il avait répondu judicieusement, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger. » (Marc 12 :28)
« « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu », tu en es même tout proche. »
« Le second lui est semblable » :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22 :39)
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Marc 12 :31)
Dieu | 39 | 31 | 70 |
« Des voies l'octuple est la meilleure » (Stances de la Loi 273). Comment exprimer ce qu’Il nous donne à observer ? Celui qui adore Dieu, celui qui prend le parti de Dieu entre dans la Vérité, dans la Vision exacte des choses, car il vit de la Vision de Sa gloire, il vit de Sa Réalité (que l’on ne saurait séparer de notre Réalité).
Et dans la 8ème section des Stances de la Loi intitulée « Les mille » (1008) qui mérite d’être lue et qui s’achève sur cette Stance : « Plutôt vivre un jour en voyant la Loi suprême que cent ans sans la voir », le traducteur précise que son style « est fait sinon pour provoquer l’adhésion à la foi, du moins une réflexion préparatrice à la conversion, réflexion fondée non sur une impulsion irrationnelle car affective, mais au contraire sur un sage calcul, celui d’une comparaison. » (P70) !
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22 :39)
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Marc 12 :31)
(39 + 31) = 70 ! Ces deux Paroles semblables ou jumelles ne se trouvent que dans l'évangile selon saint Matthieu et l'évangile selon saint Marc. Au sujet du verset 33 de l'évangile selon saint Marc, le traducteur cite en référence le 1er Livre de Samuel (15 :22). La lecture de ce verset peut être étendue jusqu'à la fin du paragraphe (versets 22 à 31) ! Car « Aujourd'hui Yahvé a déchiré de dessus toi la royauté d'Israël, et il l'a donnée à ton prochain, qui est meilleur que toi. » (1 Samuel 15 :28)
« Aujourd'hui Yahvé » a révélé « ton prochain » avec une comparaison.
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Comprenons tout simplement : « Tu aimeras Dieu comme Ta propre Réalité. » Avec un minimum de bon sens, si Dieu nous demande de Le considérer, de nous tourner vers Lui, c’est peut être parce qu’Il est le seul qui puisse nous donner, au travers de la Vision de Son Unité, la Conscience de Ce que nous n’avons jamais cessé d’être. Et si nous y réfléchissons bien, « N’est-il pas naturel et spontané d’aimer son propre Soi ? R », d’aimer « le prochain comme soi-même » ?
« Certaines gens déclarent : « Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y ! Moi je jouis de la vie »… comme si ce plaisir pouvait durer ! Quelle fadaise que de croire que Dieu est très loin.
» Dieu est mon propre Moi, le souffle de ma vie. Il n’est pas loin, mais tout proche. Accrochez-vous à Lui avec ténacité. Il vous libérera… » (Mâ Ananda Moyî P174, 175)
« Laissez-les ; ce sont des aveugles guides d'aveugles. Or, si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. » (Matthieu 15:14)
Dieu libère ceux qui s'attachent à réaliser Sa parole, ceux qui s'efforcent de Le connaître et de L'aimer. Et sans le savoir et dans une certaine mesure, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui entendent et vivent de Sa Parole et qui jouissent d’une liberté accrue. Ceux que l’on considère comme loin de Dieu, loin de la Vérité sont généralement mieux établis en Lui que nous. C’est uniquement parce que nous avons des définitions de Dieu qui ne correspondent pas à Sa Réalité que nous ne pouvons pas le voir. N’aurions-nous pas remplacé Sa parole par les conceptions de ceux qui ignorent tout de leur « prochain » ? Alors, « Repentez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » (Matthieu 4 :17)
Au 1er sens, le mot « prochain » signifie : « Qui est près d’arriver, qui est à une courte distance. » Et se repentir, c’est avant tout changer de point de vue, changer d’attitude.
Comment illustrer l’intérêt de ce repentir ? Le Seigneur ne dit pas : « le royaume des Cieux, c’est pour après la mort physique. » Le Seigneur ne dit pas non plus : « Il faut prendre un avion ou une soucoupe volante pour s’y rendre. » Veillons à ne jamais laisser notre intelligence humaine définir ce qu’elle ignore. C’est déjà cela le repentir et ce repentir nous permettra de ne pas établir notre vie sur des compréhensions, sur des conceptions qui ne possèdent aucune réalité. Le Seigneur dit : « le royaume des Cieux est tout proche », Cela dont nous ignorons tout et qui apparaît comme quelque chose de désirable et même d’heureux « est tout proche ». Mais qu’est-ce qui « est tout proche » pour ceux qui appliquent le premier commandement de la Loi ? La Révélation de Sa propre plénitude d’Être et la Révélation d’une toute autre Intelligence.
Dieu | 39 | 31 | 70 ! |
.(judi)cieu(sement) | 38 | 32 | 70 ! |
le Seigneur lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. »
Les deux premières lettres du mot « Cieux » sont également remarquables : c : 3ème lettre de notre alphabet, i : 9ème lettre (39). Et « 31 Le second est celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » 32 Et le scribe lui dit… ». Ce qui est le plus merveilleux est de voir que le Seigneur S’exprime au travers de la bouche de ce " scribe " après avoir révélé « le second » (31), car « le second est celui-ci » que réalise en Son heure tous ceux qui acceptent de considérer « Le premier ».
Si ce n’était pas le cas et à titre d’exemple, aucune Écriture ne pourrait être conçue. Et nous voyons très bien qu’Elles ne sont pas l’œuvre d’une intelligence humaine. Alors encore une fois, « Réjouissons-nous plutôt en songeant que nous avons un Dieu et un Maître si grand, qu'une seule de ses paroles renferme certainement mille mystères, dont nous n'entendons pas le premier mot. » (Sainte Thérèse d’Avila R).
Avec cette attitude, l’intelligence restera ouverte sur l’Infini. Il y a tant sous chaque mot.