« Duryodhana » étant « le Fils » de « Dhritarâshtra » (W) avec lequel s'ouvre la Bhagavad-Gîtâ, comprenons simplement :

 

   

« 2. - Alors le prince Duryodhana, ayant vu, ...  s'approcha de son père [qui est aussi son maître, celui qui l'a instruit, qui lui a donne les bons principes et qu'il se doit de servir] et lui parla ainsi : 3. « Contemple... 4. Vois...  » »

 

 

La Connaissance d'en haut, qui descend dans la Nuit, sur les plans inférieurs de l'Existence, c'est-à-dire là où nous pouvons en prendre conscience, connaissance, rétablit tout, restaure tout. Et comme à Noël, "le Fils" que Dieu donne afin que chacun puisse être éclairé apparaît toujours dans "la Nuit". Car Il est le flambeau qui s'allume dans "la Nuit" et qui, en éclairant son père, (celui qui l'aime véritablement et comme il convient) lui donne à voir tout ce qui doit être vu, tout ce qu'il ne saurait voir de ses propres yeux, afin qu'il puisse s'en réjouir, s'en émerveiller et avoir par-là même la Connaissance véritable, Celle qui satisfait véritablement, Celle qui rassemble pour que ce soit le grand Jour, la pleine Lumière, l'Illumination à laquelle aspirent tous ceux qui demeurent dans "la Nuit". Eux seuls, qui sont dans "la Nuit", qui sont dans l'Ignorance et qui ne peuvent s'y complaire, aspirent à être éclairés, eux seuls aspirent à la lumière !

De fait, "le Fils" que Dieu nous donne comme le Soleil qui éclaire "tout homme" n'appartient à personne en particulier ni aucune religion en particulier car Il est Celui qui apporte spontanément tout bien, qui apporte toutes les réponses à son père, qui le satisfait pleinement, qui le comble, comme on pourra facilement le voir dans "Les Prophéties (mayas) du Chilam Balam" pages 85 à 99 (R), à condition que "le Père" avec lequel nous pouvons également nous identifier, ne ramène pas sa science, ne coupe pas la Parole, ne la remplace pas, n'en fasse pas un usage exclusif, à condition qu'il soit effacé, qu'il ne se mette pas en avant comme dans les évangiles où "le Père" est en retrait et "le Fils" en avant. Le Père que Joseph représente également qui apparaît au commencement des évangiles, s'efface ensuite comme Dhritarâshtra dans la Bhagavad-Gîtâ.

C'est quelque chose de fondamental, d'essentiel auquel le monde et sans doute plus encore le monde dit religieux n'accorde aucune importance. C'est pourtant le sens même de la Loi, " le sens de La Loi" (Stances de la Loi 64-65). Quand l'ignorance qui se croit savante se met devant, elle seule se fait entendre !

Le chapitre des " prophéties du Chilam Balam" (P93 et suivantes R) où se trouve

 

   

"l'Iglesia Mayor, la Cathédrale, la Can Akab Naa, la Maison où l'on enseigne durant la nuit, l'église Principale du ciel"

 

 

illustre au travers de dénominations ayant finalement le même sens ce que nous venons d'entrevoir. Après que toute son importance ait été mesurée, apparaît Celui qui interroge, et voici la première question qui se rapporte à "la Maison de la nuit" :

 

   

" Qui entre dans la Maison de Dieu ?"

 

 

Sans Celui qui s'interroge, sans Celui qui pose cette question fondamentale, il ne peut y avoir de Connaissance. Celui qui interroge et non celui qui sait, est "Père" et c'est d'ailleurs la toute Première chose qu'il va entendre, qu'il va comprendre, qui va lui être remis ...

 

   

"Qui entre dans la Maison de Dieu ? Père, c'est ...."

 

 

C'est la Conscience de Ce qu'Il est qui lui sera remis, qui lui sera donnée avec et au travers des différentes réponses que "le Fils" lui apportera. Et ce qui est admirable dans ces Prophéties, c'est leur réalisme, c'est le fait que Celui qui interroge d'une façon tout à fait impersonnelle, ne prononcera pas de suite le mot "Fils" (P94). Car au début, on ne sait pas d'où viennent les réponses. Même ceux qui marchent avec "Jésus", comme "les disciples" et qui le voient, et qui découvrent finalement Sa forme éternelle, au début, "ne savaient pas que c'était Jésus." (Jean, voir 21:4) Il faut du temps pour que la Conscience incarnée réalise "que c'était Jésus." (Jean, voir 20:14) Il faut le temps de la confirmation ("Père, Ô Père"). Il en va de même ici. On se voit instruit avant de réaliser que c'était Lui qui apportaient les bonnes réponses. Un seul est bon !

Dans la Bhagavad-Gîtâ, Celui qui apparaît en premier est "Père", et même "Père" "du fils pervers". Et il est juste de " .... défendre la cause du fils pervers de Dhritarâshtra". (1:23 !) Puisse ce "fils" se manifester en chacun d'entre-nous car par ailleurs,

 

   

"Le Bienheureux Seigneur dit :

"Si même un homme de conduite très perverse se tourne vers Moi avec un entier, un unique amour, il doit être regardé comme un saint" (9:30)

 

 

Il faut vraiment qu'"un homme" soit "très pervers", "du latin perversus, qui vient de per, et versus, tourné" (dict. Littré W), pour qu'il se tourne "vers Moi avec un entier, un unique amour" de façon à être "un" car d'une façon générale, ce n'est pas le cas. Car se tourner vers "le Père", c'est se tourner vers son véritable "Moi" que le Seigneur représente car

 

    "Moi et le Père, nous sommes un. » (Jean 10:30)
  Ainsi,
   

"Celui qui m'a vu a vu le Père. " (Jean 14 :9)

 

 

Celui qui "se tourne vers Moi avec un entier, un unique amour, il doit être regardé comme un saint, c'est-à-dire comme un être qui est un (avec le Père). Car un saint, ce n'est finalement rien d'autre.

Il est rare qu'un homme "se tourne", se retourne comme cette valeur (- 31), d'autant plus que lorsqu'un élan sincère d'amour pour le Divin apparaît en soi, nous avons tendance à le refréner, à nous en détourner, alors qu'il conviendrait de le regarder avec d'autres yeux et de le soutenir.

 

   

"Laisse chanter ton cœur, il est à Dieu" disait simplement Mâ Sûryânanda Lakshmî - Les sentiers de l'âme P46)

"Qui entre dans la Maison de Dieu ? Père, c'est ...."

 

 

Donc au lieu de dire : "le Père ceci ou cela", mieux vaut assumer son rôle ! Et pour cela mieux vaut ne pas tenir compte de son savoir. Au lieu de se laisser aveugler par toutes sortes de connaissances qui sont toutes aussi stériles et puériles tant qu'elles ne sont pas réalisées, au lieu de nous comporter comme si nous avions vu une entité dénommée "Père" perdue quelque part dans le ciel, mieux vaut mesurer toute l'importance de "l'Iglesia Mayor" pour ne pas dire "Mejor" (meilleur) car celui qui mesure toute la grandeur, toute l'importance de la Nuit, toute l'étendue de son Ignorance, se verra instruit en toute choses, sera renseigné, pour ne pas dire enseigné (un mot remarquable qui se rapporte au Seigneur). Lui seul enseigne véritablement, en saignant, en vidant l'être qui le considère de tout de son savoir. Et ainsi il devient pur, et ainsi, il est purifié. La Connaissance qui vient du Seigneur ne nous alourdit jamais, elle nous allège.

 

   

Dhritarâshtra dit : … ? "

 

  Et "Alors..." » (1 :1-2) la Connaissance de la Nuit, de Sa Nuit Lui sera remise. Ô grande réjouissance ! Désormais l'homme voit Ce qu'il ne voyait pas, n'étant plus aveuglé par son savoir ni par ses pratiques dites religieuses ou spirituelles. Bienheureux celui qui demeure dans la Nuit, celui qui ne sait pas, celui interroge avec respect et intelligence car sa façon de voir se modifiera obligatoirement. Il ne peut pas en être autrement.
     
     
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