La matière appartient à l'univers. La vie appartient à l'univers, l'esprit appartient à l'univers, la conscience appartient à l'univers. Qu'est donc cet univers qui est apparu et qui s'est organisé ? Qu'est-ce donc que cet Organisme qui a pris forme et qui n'est pas dépourvu d'intelligence et de conscience ? Est-il distinct des choses qu'il a mis en avant ? Est-il distinct de soi ? Sommes-nous à l'intérieur ou à l'extérieur ? Pour le CNRS (W), l'Univers apparaît comme le Cosmos c'est-à-dire comme un tout qui s'est organisé, ordonné, suivant le sens premier du mot "cosmos". Sur son site, on peut voir ceci (W) :

 

 

 

 

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Le cosmos est avant tout la révélation "d'un état" où tout est concentré, où tout y est pleinement.

Le cosmos est l'Incarnation de l'unité absolue "d'un état" qui est "très dense et très chaud" (= 233), d'un état qui est décrit avec ces deux particules qui marquent "le superlatif absolu" (W) et que l'audace permet de rapprocher du nombre 3 (tres en latin, tres en espagnol, tre en italien). Car le Cosmos naît d'un "état" qui est "très" (3) "dense" et "très" (3) "chaud", comme un enfant naît de deux êtres (3+3) qui sont unis et qui n'en forment qu'un, qui sont unis et qui ne révèlent qu'un seul nombre, celui de l'être (6) primordial.

Après la vision de l'Unité absolue hors de laquelle rien n'existe réellement et que "le ciel et la terre" représentent avec des mots très simples, il est dit :

"Or la terre (donc Ce qui est apparu uni) était un [qui est] chaos". (Genèse 1:2) Tel est l'état primordial du "cosmos" et dans la Théogonie grecque tout commencement avec "Chaos" (R) tout commence et tout se réalise avec ce mot qui en traduit deux autres : "le Tohu-bohu" car un élément seul ne peut rien engendrer, ne peut rien exprimer, rien enfanter, rien faire apparaître, de même que la matière ne peut exister sans la vie qui l'anime ou l'excite ! Quel mot significatif que "l'existence" !

Dans "le Chaos", dans "le Chaudron" ancien où se trouvent tous les ingrédients de la Création (comme ce qui va devenir le temps, l'espace, la lumière et l'énergie) et que l'on peut rapprocher du "Ginnungagap" que l'Edda (N) met en avant, on peut voir qu'il y a tout d'abord deux états qui sont à la fois opposés et complémentaires, l'un très "dense" (comme la glace) et très "froid" (contracté) et l'autre très "chaud" (dilaté), deux Choses éternelles, deux Etats éternels, sans commencement ni fin et dont l'interaction est à l'origine de toute la Création comme de toute naissance comme de toute Connaissance, et qui sont la Conscience et l'Esprit et, lorsque l'Esprit féconde la Conscience, comme on peut le voir dans les Représentations de l'Ancienne Egypte avec Geb et Nout (W) qui personnifient "le ciel et la terre", alors il y a Création. Et Ce que contenait la Conscience originelle, et ce que contenait "la terre-chaos" se libère, comme un enfant du ventre de sa mère et il y a naissance, Naissance de l'Univers, et avec Elle, avec cette Connaissance, Ce qui n'était pas visible, Ce qui ne venait pas frapper le regard, Ce qui n'apparaissait pas dans le champ de notre vision, et qui pourtant était là, apparaîtra. Car seul ce qui "était" et qui est passé inaperçu, peut apparaître. C'est pourquoi dans sa théogonie, l'Edda met la libération de Ce qui "était" en avant, de Ce qui "était" là avant même que Cela n'apparaisse au grand jour, avant même que cela ne soit vu.

On ne peut voir finalement que Ce qui S'est manifesté, incarné et qui est apparu en Se différenciant, en prenant forme, celle de l'Univers mais sans pour autant perdre Son Unité fondamentale car ce n'est pas parce qu'une Chose apparaît et devient manifeste qu'elle cesse pour autant d'exister. De même que ce n'est pas parce que nos premières cellules se sont divisées, transformées en se spécialisant que nous avons cessé d'exister, bien au contraire.

Il est dit par ailleurs qu'avant la naissance de l'Univers, multiple en Ses manifestations, qu'il n'y avait ni temps ni espace. Comment et par quel miracle Ce qui n'était pas, peut-il avoir cessé d'être ? Comment Ce qui est éternel, c'est-à-dire sans commencement ni fin, peut-il cesser d'exister ?
Cela qui est sans commencement ni fin est la Conscience, la Mer qui tout en restant elle-même, Se différencie, Se matérialise, S'incarne en prenant la forme des vagues, en prenant la forme de l'Univers, en prenant la forme de toute la Création, en prenant la forme de notre vie, en prenant la forme de toutes ses manifestations.

Le mental ne peut pas voir le vent (l'esprit) qui forme les dunes de sable dans le désert comme il forme les vagues de la mer et leur donne vie. Le mental ne voit et n'accorde de crédit qu'à Ce qui est, que ce qui est visible et qui est superficiel, que ce qui est en surface. Il voit les vagues toujours changeantes de la Mer qui apparaissent se meuvent, se combinent parfois et finissent pas disparaître, par rejoindre la mer dont elles sont issues.

Comment peut-on limiter la Conscience à notre petite personne humaine, à la forme qu'Elle dessine pendant une fraction de seconde ? Mais "je ne suis que cela" dit celui qui s'est laissé abuser par la forme apparente et éphémère que la Conscience qui n'est autre que la Sienne, revêt.

La Vérité, c'est que je suis cette forme unique que la Conscience, que ma Conscience a mis en avant et la Conscience elle-même. Je suis à la fois mortel et éternel, en changement perpétuel et immuable, né et non-né, cet ego limité et l'univers lui-même. Puisse tout être manifesté se connaître entièrement et pas seulement à moitié.

Tout ce que l'on connaît aujourd'hui et qui S'est différencié (le temps, l'espace, la lumière et l'énergie) était là concentré non seulement à l'origine de l'Univers mais aussi de notre vie. Pourquoi séparer Ce qui est Un ? Toute chose n'a-t-elle pas son Origine dans l'Origine ?

Quand on est dans la Mer, dans la Conscience elle-même, les 13,7 milliards d'années passent aussi vite que les 9 mois nécessaires à notre naissance depuis notre conception, c'est une fraction de seconde. Dans la Conscience, dans la Mer, le temps de ceux qui comptent est suspendu, l'espace n'existe plus. Car lorsque la vision qui est la nôtre par défaut n'est plus, il n'y a plus que la Toute-Conscience où tout y est pleinement, où il ne manque rien. L'état de pleine mer, c'est un état de Plénitude absolue.

Dans le dernier verset de l'évangile apocryphe selon saint Pierre, à la fin donc, il est dit :

 

   

"nous prîmes nos filets et nous gagnâmes la haute mer". (60)

 

  Il y a la mer de faible profondeur près des terres et il y a la haute mer au large qui est infiniment plus désirable. Rares sont ceux qui parviennent à la gagner car la nature de l'homme craint de s'éloigner de la connaissance des terres, de la connaissance du monde qu'il connaît et, d'une façon générale, à moins qu'il n'y soit poussé malgré lui par l'adversité, il ne peut guère s'y aventurer.
     
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